Impact de ChatGPT sur la profession enseignante

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ChatGPT, le chatbot alimenté par l'intelligence artificielle générative récemment lancé et développé par OpenAI, a suscité de nombreux débats, notamment dans le secteur de l'éducation, sur des sujets allant de l'évaluation des étudiant·e·s aux droits de propriété intellectuelle et à l'évolution du rôle de la profession enseignante. Le 21 mars 2023, les syndicats de l'enseignement représentés au sein du Comité du CSEE ont engagé une discussion animée concernant l'impact de ChatGPT sur les conditions de travail des enseignant·e·s, des universitaires, des chercheur·euse·s et des autres personnels de l'éducation.

S'appuyant sur la Résolution du CSEE sur l’Intelligence artificielle (2021) et d'autres politiques des syndicats de l'enseignement sur l'intelligence artificielle et la numérisation au niveau européen, le Comité du CSEE a adopté une position résumant les principales revendications des syndicats de l'enseignement sur l'impact de ChatGPT et d'autres technologies artificielles génératives sur la profession enseignante. Dans sa prise de position, le CSEE :

  • demande instamment aux établissements scolaires et aux autorités éducatives aux niveaux local, national et européen d’engager sérieusement un dialogue social concret avec les personnels de l’éducation et les syndicats de l’enseignement, afin d’évaluer l’impact des outils d’intelligence artificielle générative, tels que ChatGPT, sur les conditions de travail des personnels de l’éducation ;
  • appelle les gouvernements et les autorités éducatives à intégrer les modèles d’intelligence artificielle générative, tels que ChatGPT, dans le champ d’application de leurs réglementations existantes et futures régissant l’utilisation de l’intelligence artificielle ;
  • exige que les prochaines législations sur l’intelligence artificielle, tels que la législation de l’UE sur l’intelligence artificielle, incluent l’obligation pour les développeurs de déclarer que les données utilisées pour former leurs systèmes d’IA ont été obtenues légalement. Par ailleurs, les développeurs d’IA doivent être tenus responsables de toute violation du droit d’auteur. Enfin, les systèmes d’intelligence artificielle générative doivent renforcer leurs garanties en matière de droit d’auteur, notamment en améliorant les systèmes de référence et en supprimant en temps opportun tout contenu portant atteinte au droit de propriété intellectuelle ;
  • demande que la formation initiale et le développement professionnel continu puissent permettre aux enseignant·e·s, aux universitaires et aux personnels de l’éducation d’acquérir les compétences nécessaires pour appréhender les opportunités et les défis liés à l’intelligence artificielle, tant dans le cadre de leurs conditions de travail que dans leurs pédagogies éducatives. Une telle formation doit être facilement accessible, gratuite, organisée durant les heures de travail et régulièrement mise à jour pour répondre aux besoins des personnels de l’éducation ; et
  • appelle les gouvernements et les autorités éducatives à favoriser les opportunités de discussion avec les syndicats de l'éducatio,n sur l'impact des systèmes d'intelligence artificielle tels que ChatGPT sur les enseignant·e·s, les universitaires, les chercheur·euse·s et les autres personnels de l'éducation du point de vue des conditions de travail, de l'attractivité et du statut de la profession enseignante .

Le CSEE continuera à suivre de près les développements de l'intelligence artificielle dans l'éducation et à soutenir ses organisations membres pour s'assurer que les technologies numériques, y compris les systèmes d'IA, sont mises en œuvre pour bénéficier à une éducation de qualité et répondre aux besoins professionnels des enseignant·e·s, des universitaires et des autres personnels de l'éducation.

Pour en savoir plus :

Position du CSEE concernant l’impact de ChatGPT et d’autres systèmes d’intelligence artificielle générative sur la profession enseignante.

Résolution du CSEE sur l’Intelligence artificielle (2021).