Education des réfugié·e·s : modèles et pratiques d’intégration dans les pays de l’OCDE

Publié:

Le Document de travail de l’OCDE sur l’éducation n° 203, « L’éducation des réfugié·e·s : modèles et pratiques d’intégration dans les pays de l’OCDE, publié le 13 mai 2019, attire l’attention sur la situation critique des réfugié·e·s à travers le monde, parmi lesquel·le·s un grand nombre d’étudiant·e·s en proie à l’isolement au sein des systèmes éducatifs. Ce document met en lumière que l’incapacité à intégrer la totalité des étudiant·e·s aux systèmes d’éducation porte préjudice à leur bien-être social et émotionnel, tout en ayant une incidence négative sur l’avenir du marché du travail. Si l’on ajoute à cela l’insuffisance des recherches portant explicitement sur la condition des enfants et des jeunes réfugié·e·s, analysée au travers du prisme de l’éducation, ainsi que le manque criant de recherches transnationales et d’études détaillées consacrées aux populations réfugiées, cette situation présente des désavantages considérables pour les étudiant·e·s réfugié·e·s. Raison pour laquelle ce document suggère d’adopter une approche holistique de l’intégration au sein des systèmes d’éducation, en vue de pouvoir répondre aux besoins éducatifs, sociaux et émotionnels de l’ensemble des étudiant·e·s réfugié·e·s.

Le document formule également plusieurs recommandations politiques pour faciliter l’intégration des étudiant·e·s réfugié·e·s aux systèmes d’éducation :

  • Au travers d’un modèle holistique, les politiques devraient être centrées sur les besoins éducatifs, sociaux et émotionnels de l’ensemble des étudiant·e·s réfugié·e·s.
  • Faire en sorte que tous les enfants réfugiés puissent accéder aux différents niveaux de l’éducation de qualité, notamment l’enseignement préprimaire et post-obligatoire.
  • Introduire des plans d’évaluation précoces et individualisés en vue de garantir le bien-être des étudiant·e·s réfugié·e·s et proposer des passerelles d’apprentissage flexibles pour les enfants plus âgés.
  • Prévoir un encadrement linguistique assorti de ressources suffisantes et pratiquer la langue maternelle pour la communication avec les pairs.
  • Offering teacher training and professional development to respond better to the needs of refugee pupils
  • Implementing the whole-school and the whole-community approaches for the successful integration of all refugees into schools and wider society

Le document souligne que, dans la plupart des pays de l’OCDE, les étudiant·e·s migrant·e·s et réfugié·e·s ont accès à l’enseignement obligatoire, mais rencontrent des difficultés lorsqu’il s’agit de l’enseignement préprimaire ou post-obligatoire. Raison pour laquelle la Belgique a mis à disposition des services d’éducation et d’accueil de la petite enfance dans les centres en Flandres et dans la région de Bruxelles-Capitale, offrant des prestations aux familles concernées. Autre stratégie, en 2016, la Finlande a mis en place des « centres de compétences » afin de proposer à la fois un enseignement professionnel et une formation aux réfugié·e·s de plus de 17 ans.

Le CSEE demeure fermement convaincu que l’éducation inclusive est un facteur essentiel pour lutter contre la marginalisation et la stigmatisation des étudiant·e·s réfugié·e·s au sein de la société. C’est pourquoi il importe de prévoir un investissement suffisant et durable pour faciliter l’intégration des migrant·e·s et des réfugié·e·s aux systèmes d’éducation, ainsi qu’une formation initiale et continue adéquate des enseignant·e·s et du personnel de l’éducation, afin de leur permettre d’acquérir les compétences nécessaires pour appliquer un enseignement inclusif dans un environnement d’apprentissage multiculturel. Le projet conjoint CSEE/FEEE/ESHA CONVINCE - Education inclusive aux valeurs communes de l’UE (2018-2020) et le projet conjoint CSEE/FEEE Initiative des partenaires sociaux sectoriels européens de l’éducation pour promouvoir l’intégration efficace des migrant·e·s et des réfugié·e·s aux systèmes d’éducation (2017-2019) mettent tous deux en avant l’importance de garantir l’égalité des chances et d’offrir des systèmes d’éducation inclusifs à l’ensemble des étudiant·e·s, notamment parmi les populations migrantes et réfugiées.