Rendre l`enseignement 
attractif!

L'unité en action

Les gouvernements devraient investir dans l'éducation et investir dans les enseignant·e·s, déclare le Président du CSEE, Larry Flanagan, qui estime que cette campagne amplifiera l'impact au niveau national des syndicats de l'enseignement à travers l'Europe. Entretien.

Quels sont les problèmes les plus urgents auxquels les enseignant·e·s européen·ne·s sont confronté·e·s aujourd'hui ?

« Le recrutement et la rétention » constituent le défi le plus courant aujourd'hui. Les pénuries d'enseignant·e·s sont bien réelles et le roulement des enseignant·e·s en est une des raisons. Bien sûr, plusieurs des raisons de ce défi se trouvent parmi nos 10 demandes, par exemple une charge de travail excessive, la faible rémunération des diplômé·e·s et un manque de respect pour la profession.

Selon vous, quelles sont les mesures que les gouvernements devraient prendre pour résoudre ces problèmes au niveau national ?

Encore une fois, nos 10 demandes énoncent les principales étapes à suivre. Si je devais résumer une action clé, ce serait d'investir dans l'éducation et d'investir dans les enseignant·e·s. Mais je dirais également que certains domaines susceptibles d’amélioration, tels que l'autonomie et la responsabilisation professionnelles, nécessitent un changement d'attitude plus qu'un investissement financier - les enseignant·e·s doivent être dignes de confiance.

Les systèmes éducatifs diffèrent d'un pays à l'autre, bien qu'il existe également des initiatives communes bien connues en Europe, ciblant à la fois l'éducation et la recherche. Quels sont les domaines possibles envisageables pour une coopération significative au niveau européen pour les syndicats de l'enseignement ?

Les syndicats d'enseignant·e·s doivent être des organes de campagne - aujourd'hui plus que jamais. L'une des ambitions de notre campagne est de relier le travail de campagne de nos organisations membres, en recherchant des synergies là où c'est possible, mais aussi en inspirant et en motivant si nécessaire. Nous représentons plus de 11 millions d'enseignant·e·s - c'est une énorme capacité de combat.

Alors que de nombreux syndicats adoptent une position très active dans leur pays, comment la campagne du CSEE peut-elle les aider ?

Nous devons agir comme un outil d'amplification, en renforçant les actions et les messages de solidarité pour soutenir les campagnes nationales et faciliter la coordination dans la mesure du possible. L'unité dans l'action devrait être notre devise. Nous devrions également fournir des recherches pour étayer des données comparatives utiles sur des questions telles que la rémunération et l'investissement.

 

Comment les syndicats membres du CSEE peuvent-ils rejoindre l'initiative de la campagne et pourquoi devraient-ils le faire ?

De nombreuses organisations membres font déjà campagne sur certaines, sinon la totalité, des 10 revendications. Lier leurs actions aux objectifs communs fournit une autre couche de solidarité. Les activités que nous avons planifiées faciliteront les échanges de tactiques, de progrès et d'actions -construisant la solidarité. Pour d'autres syndicats, la campagne offre l'occasion de se concentrer sur les revendications les plus pertinentes dans leurs juridictions et de développer des stratégies de campagne pour faire pression au sujet de celles-ci auprès des gouvernements et des employeurs.

Enseignant vous-même, comment persuaderiez-vous un·e jeune de 17 ans de devenir enseignant·e envers et contre tout ?

L'enseignement est une carrière extrêmement satisfaisante et enrichissante et je la recommanderais toujours aux jeunes et même aux personnes plus âgées. Mes deux enfants enseignent, font face aux nombreux problèmes dont nous avons discutés, mais ils aiment tous les deux l'interaction avec les enfants et ce sens aigu de faire une différence. Oui, il y a des défis, mais en fin de compte, l'éducation est la clé de l'avenir.