Message de solidarité de la Présidente

9 avril 2020

L’épidémie de COVID-19 est une crise de santé publique totalement différente de tout ce à quoi l’Europe a été confrontée depuis de nombreuses années. Alors que le personnel éducatif et ses syndicats sont aux prises avec l'épidémie, nous soutenons et informons les organisations membres dans toute la mesure possible.

En ce début des vacances de printemps, la présidente du CSEE Christine Blower adresse un message de remerciement et de solidarité aux personnels de l’éducation et aux organisations qui les représentent. Les mesures exceptionnelles qui ont été prises par un grand nombre de pays européens semblent à présent leur permettre de maîtriser la pandémie de COVID-19. Toutefois, les écoles, les universités et les établissements scolaires continuent à ressentir pleinement les effets de cette crise sanitaire et bon nombre de défis nous attendent encore, à l’heure où les gouvernements préparent leur sortie du confinement. Les syndicats de l’enseignement sont prêts à faire entendre leur voix pour défendre les personnels de l’éducation et leurs élèves.

Cher·ère·s collègues, alors que les vacances de Pâques et de printemps approchent et que les belles journées ensoleillées nous reviennent, il est difficile d’imaginer que la pandémie de COVID-19 a éclaté il y a quelques mois à peine. En réalité, ici en Europe, le véritable impact a seulement été ressenti au cours de ces dernières semaines. Mais quel impact !

Le secteur de l’éducation et son personnel comptent parmi les plus touchés. Dans tous les pays et à tous les niveaux de l’éducation, les effectifs sont confrontés à un revirement inattendu au lendemain de la fermeture des écoles et du passage à l’enseignement en ligne – souvent en l’absence des ressources et de la formation nécessaires. D’autres continuent à travailler, mettant leur propre vie en danger, pour veiller sur les enfants du personnel essentiel. Et tout cela, en devant faire face aux pressions inhérentes à la vie en confinement où, bien souvent, enfants et parents se retrouvent cloîtrés à la maison.

Les syndicats de l’enseignement jouent, eux aussi, leur rôle en soutenant et en informant leurs membres, tout en travaillant avec les gouvernements et en leur demandant de rendre des comptes, afin que les mesures qui ont été prises soient le moins possible préjudiciables aux systèmes éducatifs, à leurs effectifs et aux élèves les plus vulnérables. Cette crise sanitaire ne doit pas se transformer en une crise pour l’éducation de qualité, la justice sociale et le bien-être du personnel enseignant.

Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance et mes remerciements aux personnels de l’éducation à travers l’Europe pour leur contribution à la lutte contre le COVID-19. Votre aide est précieuse à bien des égards. Je tiens à remercier tout particulièrement les équipes de recherche et universitaires lancées dans une course contre la montre pour découvrir de nouveaux tests et de nouveaux traitements, qui nous aideront à maîtriser cette terrible maladie.

Il est encore trop tôt pour entrevoir le bout du tunnel, mais plusieurs signes nous indiquent que nous sommes sur la bonne voie. Bon nombre de pays en Europe signalent que les hospitalisations sont en diminution constante. Grâce à la solidarité et à l’action collective, nous sommes, semble-t-il, en train d’aplatir la courbe.

Et après ? Il est clair que la réouverture des sociétés et des économies européennes se fera selon un processus progressif. Les systèmes éducatifs ressentiront encore les effets de cette crise sanitaire durant des mois. Dans certains pays, les écoles, les universités et les établissements scolaires sont susceptibles de ne pas rouvrir leurs portes avant la prochaine année académique. La sécurité doit être notre priorité. Nous devons faire en sorte que les élèves et les personnels de l’éducation ne soient pas exposés à une nouvelle vague d’infection.

Par ailleurs, les autorités éducatives doivent également se pencher sur plusieurs questions épineuses telles que l’annulation des examens, la délivrance des diplômes et les conséquences désastreuses de cette crise sur les élèves ayant des besoins spéciaux ou les familles vulnérables. J’appelle les gouvernements qui planifient leurs stratégies de sortie de crise à écouter les professionnel·le·s de l’éducation et leurs syndicats au cours des prochaines semaines. Ils doivent engager avec nous un dialogue social cohérent, afin que nous puissions rechercher ensemble des solutions équitables à la fois pour les effectifs et les élèves : assurer une éducation de qualité sans accroître de manière chaotique la charge de travail du personnel ou créer d’énormes inégalités entre les élèves.

Les syndicats de l’enseignement à travers l’Europe sont prêts à jouer leur rôle. La déclaration du CSEE sur le COVID-19 et l’éducation présente le point de vue des syndicats à propos de ces questions, tandis que notre site Internet montre comment les organisations membres s’engagent déjà au niveau national.

Nos voix seront cruciales au cours des mois à venir. Il existe un réel risque de voir les mesures économiques exceptionnelles qui ont été prises durant le confinement être utilisées pour justifier de nouvelles coupes budgétaires dans des services publics tels que l’éducation. Après une décennie d’échecs des politiques d’austérité introduites durant la dernière crise économique en Europe, nous ne pouvons laisser faire une telle chose. Cher·ère·s collègues, la solidarité est l’épine dorsale de notre mouvement. Alors, unissons-nous pour mettre un terme à cette crise et construire un système éducatif meilleur.