De nouvelles données de l'OCDE décrivent l'effet de la pandémie de Covid-19 sur la profession enseignante

28 octobre 2021

L’épidémie de COVID-19 est une crise de santé publique totalement différente de tout ce à quoi l’Europe a été confrontée depuis de nombreuses années. Alors que le personnel éducatif et ses syndicats sont aux prises avec l'épidémie, nous soutenons et informons les organisations membres dans toute la mesure possible.

© OECD

Le 22 septembre 2021, l'OCDE a publié un rapport intitulé «L’état de l’éducation 18 mois après le début de la pandémie», contenant de nouvelles données et statistiques sur les fermetures d'écoles, ainsi que sur l'impact de la pandémie sur les conditions de travail des enseignant·e·s et les investissements financiers publics dans l'éducation. Le rapport est basé sur deux enquêtes spéciales sur le Covid-19 menées dans les pays de l'OCDE et les pays partenaires de l'OCDE.

En ce qui concerne la fermeture des écoles, le rapport révèle que les niveaux d'enseignement supérieurs ont été plus touchés par les fermetures d'écoles, avec jusqu'à 200 jours de fermeture. Alors que dans la plupart des pays, les décisions concernant les fermetures d'écoles étaient prises par les gouvernements centraux, dans certains pays, comme le Danemark, la Finlande, l'Allemagne, la Lituanie, la Norvège et la Suède, les conseils scolaires et les administrations locales avaient également leur mot à dire.

Cependant, ce qui est devenu évident pour les pays de l'OCDE, c'est la forte dépendance à l'égard de l'enseignement en ligne et à distance d'urgence pour garantir les exigences de distanciation sociale. Les enseignant·e·s et autres personnels de l'éducation ont dû fortement adapter leurs pratiques pédagogiques et professionnelles et ont connu de fortes limitations de leur autonomie professionnelle.

Selon le rapport de l'OCDE, l'adaptation rapide aux contextes d'enseignement d'urgence pendant la pandémie a entraîné des changements importants dans les conditions d'enseignement et de travail des enseignant·e·s du primaire et du secondaire. Les données de l'OCDE montrent que lors de la montée soudaine de l'enseignement à distance d'urgence, moins de la moitié des enseignant·e·s se sont senti·e·s bien préparé·e·s à l’utilisation des TIC dans leur enseignement, et la plupart des pays n'ont dispensé une formation sur les compétences numériques qu'après le début de la pandémie.

Ce fait est particulièrement préoccupant car le rapport montre que tous les pays de l'OCDE ont rendu les tâches non pédagogiques obligatoires, d'une manière ou d'une autre.  Il est inquiétant de constater que, pendant la pandémie, cela a également été encouragé en dehors du temps d'enseignement normal. La Tchéquie, par exemple, s'attendait à ce que les enseignant·e·s aient des consultations individuelles par e-mail, par téléphone et en personne avec les parents et qu’il·elle·s répondent aux enquêtes, tandis que le Portugal a établi des réseaux de collaboration entre les enseignant·e·s, les gouvernements locaux et les services de courrier pour distribuer du matériel d'apprentissage.

Alors que le financement public des systèmes éducatifs nationaux a légèrement augmenté ou est resté stable au cours de la pandémie, l'OCDE prévient que les coupes budgétaires surviennent généralement une fois la crise réglée. En outre, le CSEE remarque que si de nombreux pays ont reconnu la contribution inestimable des enseignant·e·s en tant que travailleur·euse·s de première ligne au quotidien pendant la pandémie de Covid-19, la reconnaissance formelle n'a pas été complétée par un soutien concret et une amélioration des conditions de travail. En effet, le rapport de l'OCDE montre qu'environ 85 % des pays de l'OCDE n'ont pas augmenté les salaires des enseignant·e·s (les exceptions étant la Lituanie, la Slovénie et la Lettonie) malgré la charge de travail accrue du personnel éducatif pendant la pandémie. Alors qu'environ 40 % des pays de l'OCDE ont recruté du nouveau personnel d'éducation temporaire, ce qui est une préoccupation en soi, le personnel supplémentaire n'a pas toujours les qualifications normalement attendues de la part d’enseignant·e·s. C'est par exemple le cas du Luxembourg où des enseignant·e·s temporaires non diplômé·e·s ont été recruté·e·s sans respecter la période initiale habituellement prévue pour les enseignant·e·s suppléant·e·s.

Commentant ces données, le CSEE souligne qu'assurer un financement public durable au secteur de l'éducation est d'une importance cruciale pour garantir une éducation de qualité et inclusive, en particulier au lendemain de la crise du Covid-19.

Pour en savoir plus:

Lien vers le Rapport: L’état de l’éducation dans le monde 18 mois après le début de la pandémie.

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