Une étude britannique révèle que le stress et l'anxiété des universitaires étaient supérieurs à la moyenne nationale pendant la pandémie de COVID-19

30 novembre 2021

L’épidémie de COVID-19 est une crise de santé publique totalement différente de tout ce à quoi l’Europe a été confrontée depuis de nombreuses années. Alors que le personnel éducatif et ses syndicats sont aux prises avec l'épidémie, nous soutenons et informons les organisations membres dans toute la mesure possible.

© Education Support

Le nouveau rapport de Education Support intitulé « Supporting Staff Wellbeing in Higher Education » (Soutenir le bien-être du personnel dans l'enseignement supérieur) met en lumière les risques psychosociaux des universitaires, des employé·e·s et du personnel du secteur universitaire. Il contient un chapitre dédié aux défis que le COVID-19 impose au bien-être des employé·e·s dans le milieu universitaire. En interrogeant plus de 2000 universitaires et membres du personnel au Royaume-Uni, l'étude a découvert qu'un mélange de soutien pratique et émotionnel s'est avéré le plus approprié pour permettre aux universitaires de surmonter les défis de l'enseignement à distance d'urgence.

Le rapport montre que la pandémie de COVID-19 a considérablement affecté les conditions de travail et le bien-être des universitaires au Royaume-Uni, en augmentant leur charge de travail et en allongeant les heures de travail. Par ailleurs, il·elle·s ont dû faire face à un accompagnement insuffisant lors du télétravail tout en rencontrant des difficultés pour gérer les attentes et le bien-être de leurs étudiant·e·s.

Par conséquent, les universitaires ont signalé que l'augmentation rapide de la charge de travail a considérablement intensifié leur stress lié au travail. Entre autres problèmes, les universitaires ont également évoqué l'attente d'une disponibilité permanente, le manque d'assouplissement des délais et la difficulté de gérer des étudiant·e·s eux·elles-mêmes soumi·se·s à un stress intense.

Selon les universitaires participant à l'étude, un soutien pratique a été bénéfique pour faire face à l'environnement difficile de l'enseignement à distance d'urgence. Ce soutien comprenait des mesures telles qu'une flexibilité accrue, une formation et un soutien technologiques adéquats et la fourniture d'informations claires et régulièrement mises à jour. Actuellement, la situation est tout à fait insuffisante, de nombreux universitaires devant en plus gérer les besoins de la famille lorsqu'il·elle·s travaillent à domicile.

Le rapport recommande qu'en plus du soutien pratique, un soutien émotionnel soit fourni. Un tel soutien émotionnel comprenait des conseils en matière de santé mentale, une direction bienveillante et compatissante agissant avec compréhension et responsabilité envers le personnel, des contacts réguliers avec les collègues et un soutien moral, ainsi que l'accès à un soutien et à des conseils psychologiques. Ainsi, en particulier, le manque d'interaction en présentiel aurait un impact sur les relations personnelles et professionnelles. En résumé, l'étude a révélé que 47% des membres du personnel de l'enseignement supérieur ont décrit leur santé mentale comme étant mauvaise, avec des niveaux de stress et d'anxiété considérablement supérieurs à la moyenne nationale des autres professions pendant le confinement.

Commentant ces données, Rob Copeland, Président du Comité permanent sur l'enseignement supérieur et la recherche du CSEE, a déclaré : « Ce rapport met en évidence l'impact néfaste de la pandémie de COVID-19 sur les conditions de travail et le bien-être du personnel de l'enseignement supérieur britannique. Bien que le rapport se concentre sur le Royaume-Uni, ses conclusions seront très familières aux collègues d'autres pays européens. En tant que porte-parole du personnel de l'enseignement supérieur et de la recherche en Europe, le CSEE estime que l'un des meilleurs moyens d'améliorer le bien-être du personnel passe par un dialogue social constructif et des négociations collectives sur des questions telles que la charge de travail, la sécurité de l'emploi et la santé et la sécurité au travail. Nous continuerons à faire pression pour de réelles améliorations dans ces domaines, tant au niveau national qu'européen ».

Le rapport est disponible dans son intégralité ici : Supporting Staff Wellbeing in Higher Education